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highlow.. mélange de contradictions
9 novembre 2004

Raoul se déchaine.



Bon, je ne résiste pas à l'envie de vous faire lire la dernière chronique de Raoul :

Chroniques des haines ordinaires
"   Je hais les petits seins.
Stop ! Voilà, vous êtes en ma possession. Oui, je vous ai scotché petits lecteurs lubriques et autres jeunes femmes complexées par une poitrine timide. Le procédé est tout juste digne d'une grande chaîne de télévision privée, j'en ai conscience. D'autant plus que je vous appâte sans intention de vous satisfaire. Je ne me suis tout de même pas réfugié dans cette dernière page pour libérer du temps de cerveau disponible. D'ailleurs, pour la plupart d'entre vous, le vôtre est déjà suffisamment aéré.Je vous connais, votre médiocrité m'est familière. Depuis le cuir froid de mon fauteuil de ministre des relations haineuses, j'imagine déjà mon lectorat masculin nocturne, qui, accoudé sans noblesse sur le comptoir collant d'un bar glauque, attrape d'une main poisseuse le bras d'une amie et lui montre l'intitulé en s'exclamant : " tiens, justement, on parle de toi ! ". Vade retro populace.
Et puis quoi, me croyez-vous arriviste au point de disserter durant 80 lignes sulfureuses d'un sujet aussi scabreux ? Bien sûr, ma solide expérience de l'anatomie féminine - j'ai toujours eu la redoute chez moi - me confère ce droit, notamment au regard de la misère sexuelle dans laquelle se tordent tant de mes contemporains. Pourtant, je n'é-né-crirai rien sur vos poitrines mesdemoiselles - et surtout pas sur les vôtres mesdames ; je n'arriverais pas à écrire droit, c'est pas assez ferme. Fièrement, je me refuse donc à faire courir ma plume experte sur ces rondeurs exubérante d'érotisme tendre où tant de visages épanouis s'écrasent langoureusement dans un fracas d'amour assourdissant d'insanités étouffées au risque d'une apoplexie enthousiasmante semblable à la lecture d'une phrase sans virgule construite à la va-vite par un homme pressé de tirer sur le fil de son existence trop hésitante.
Alors, pourquoi vous faire saliver au risque de vous decevoir ? Pour me mettre en difficulté, vous répondrais-je douloureusement. Je souffre. La célébrité me guette et j'en souffre. J'entends des " Raoul, Raoul " à tous les coins de rue en travaux. On ne m'interpelle pas directement car je reste un homme sans visage. Mais on s'extasie, on on me glorifie, on se pâme devant des numéros de Zap définitivement ouverts à ma chronique. Après tant de mois d'errance, de heurts, d'incertitudes, désormais, je préside. Et par un ironique retournement de situation, je fais l'admiration de personnes que je vomis. Dans l'horizon grisâtre, je n'entrevois point de salut à cette succession baveuse de camouflets, me sentant déjà ganté d'argent, botté de responsabilités, cerclé de compliments, écorché de gentillesse, condamné au succès.
Zap surclassant irrémédiablement l'ensemble de la presse régionale, je me retrouve, de fait, en porte-à-faux. Quoi, quel grand quotidien régional ? Ce journal centenaire... Quoi, quel autre gratuit ? Je ne souhaite pas polémiquer, mais croyez-vous sérieusement que son équipe rédactionnelle - qui s'active, parallèlement, pour obtenir son brevet des collèges malgré un handicap évident en français - soit à même de refroidir les braises de ma popularité ? Quant à autres, ma nature généreuse m'incite au silence. A une minute de silence exactement.
En somme, Zap règne et Raoul trône. Or, ce flot d'admirateurs béats m'entraîne vers des comportements déroutants. Ainsi, pour assainir cette concurrence déséquilibrée, je me saborde, je labyrinthe ma pensée, j'utilise volontairement des mots saillants au risque de scier la branche du haut de laquelle je vous domine, tas de veaux. Tenez misérables, je vous offre un autre exemple de ma répugnante célébrité. Une nuit dernière, alors que je végétais avec des amis devant une télévision - c'est vous dire si on s'éclate dans mon entourage -, une main se saisit de la télécommande, zappe, et tombe maladroitement sur Clermont 1ère. Immédiatement je reconnais l'omnipotent président-directeur-général de ce magazine, faisant face à l'animateur vedette local. Dans un reflexe éloquent de servilité, je me redresse et tends mon menton vers le ciel en signe de reconnaissance. Quelques minutes de somnolence et une bière plus tard, j'entends brusquement mon prénom dans la bouche de l'animateur vedette local : " Saluez Raoul pour nous, et d'ailleurs s'il veut venir prendre un café, il sera le bienvenu ". Mais non ! Mais non ! Il faut se contrôler mon garçon ! Un café... pssst... et pourquoi pas un chocolat chaud ! Je ne suis pas ton ami, je ne suis pas votre ami, je vous haaaaiiiss.
Bon, il suffit, puisque vous me poussez à bout, pas de conclusion. Rideau !
Raoul   "
Zap n°21

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Commentaires
M
sans aucun doute, Trente...
T
<br /> Pour info ,j'adore les petits seins !j'espère que cela donne envie de me lire...<br /> <br /> http://trente.canalblog.com/
T
<br /> Beggby !J'adore!<br /> <br /> Quel putain de film!<br /> Cultissime!
M
j'te l'fais pas dire !<br /> :*
L
Sacré Raoul...<br /> Bisous
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