25 mars 2006
J'déménage
Voilà, ça ne doit pas vous étonner. Je déménage.
L'envie de changer de déco n'est pas compatible avec celle de garder cet espace tel quel.
Comme un carton remisé au grenier des souvenirs... oui, je suis bien d'accord c'est très moche...
A la cave c'est plus humide mais y'a des vins de garde aussi, alors c'est mieux, même si le carton s'imbibe et s'effrite... et ça sent la morue et puis les moules jusque dans le coeur... j'ai la dalle...
BREF !
Néanmoins et nonobstant, en revanche comme dirait l'autre, rien à part la déco ne change.
A part mon pseudo un peu, mais bon.
On finit par se faire à tout, même à l'odeur du pipi d'chat, alors voyez ?
Si vous m'aimez, j'habite doré navrant en face de chez moi.
Et vous pouvez garder vos chaussures.
http://immixtion.canalblog.com
14 mars 2006
15h27, départementale 76, kilomètre 6
Un animal sur le bas-côté.
Un chien classé en race. Visiblement un labrador.
Une bride lâche ralliant un autre vivant.
Un humain classé par genre. Une femme. Probablement baptisée sa maîtresse.
Devant, une automobile à allure restreinte. Entre, une distance sécurisante.
L'être canin mû de quatre motrices et d'un bête instinct. L'inattention de la bébête humaine.
Le milieu
de la voie, la chaîne tendue, l'arrêt par le cou.
Devant, l'embardée hasardeuse, l'esquive périlleuse, l'épargne à la fraction de vie près, juste.
Une brusquerie instinctive, la bestiole rapatriée aux pieds asservissants.
L'extrémité hominidée de la
laisse projetée violemment sur la croupe.
A plusieurs reprises, et plus encore. Une brusquerie instinctive ?
Le meilleur ami
ramené à sa condition contractuelle par les flancs.
18h11, bar Le Globe, Affligem 2, JPS 5
Un papier demandé, une bille de poche, un verbe oublié.
Accabler pour pardonner ses propres manquements, combien d'exemples encore ?
08 mars 2006
Youth Against Fascism
Attention, vous venez de changer d'onglet, ça va trancher chérie.
Vous êtes à présent sur le point de consulter un billet d'information
scientifique.
Vous n'êtes pas au bout de vos surprises. La science avance à grand pas mais ne
fait parler d'elle qu'à voix basse. Pourtant la recherche progresse réellement,
et rares sont les communications sur le sujet.
Ce mardi se tenait, hors des sentiers battus, une conférence visant à énoncer
les dernières avancées des très sérieuses investigations diligentées par le
pendable Docteur ès Jemenfoutisme, dont la renommée ne souffre d'aucune
complaisance dans tout son quartier, Professeur d'acharnement thérapeutique à
l'Université de Maicouilles-en-Combrailles, ex-interne des hôpitaux de Bagdad, le
sémillant et agnostique bien qu'agnosique théologien, l'étrangement nommé Mix Highlow. Il est vrai
qu'avec un tel nom cela n'a pas dû être facile tous les jours à l'école (sic),
et on comprends que déjà très jeune il se soit réfugié dans l'analyse
scientifique.
A l'origine de ses recherches, les observations issues d'une étude menée par le
collectif BlogProject, observations parues dans cet article dont le titre ne
laisse aucune place à l'équivoque : La Mondialisation Est Telle Un
Troupeau De Porcelaine Dans Un Magasin D'Eléphants.
Hier donc, le brillant pédagogue exposait les résultats des recherches menées
sans tambour ni trompette, mais néanmoins tambour battant la chamade et
trompette de la renommée mal embouchée. Travaux dont il a été tout à la fois
l'instigateur, le maître d’œuvre et l'enculeur de mouches pétomanes.
Buzzons donc sur l'événement scientifique du moment.
C'est paré de son plus simple appareil que le facétieux savant est
apparu dans la lumière des projecteurs et qu'il a rejoint la chaire de l'Université
Evangélique Notre Dame De La Doctrine de Jhmenbaleck, petite commune paysanne de
trente-six âmes - sans compter les moutons et adieu veaux, vaches, cochons
selon les poulets -, bourg enclavé au plus profond de la zone occidentale, dans
cette région sombre et reculée qu'est le Montrouduc. Il voulait manifestement un
symbole fort.
L'un tantinet pédant diafoirus, byzantin à l'excès, entama son énonciation
illocutoire devant une assemblée de drôles d'oiseaux intrigués et ébahis aux
corneilles.
Mais à peine avait-il achevé son préambule qu'un étudiant pustuleux affublé du
costume de bal de fin d'année paternel se leva, posa son sandwich beurre de
cacahuète margarine ainsi que son magnum plastique de soda, et lui tint à peu
près ce langage (ndlr : Le conférencier, bien qu'à poil, s'était accroché
autour du cou un fromage normand odoriférant. Là encore, à l'instar de l'odeur,
il avait voulu le symbole fort.) :
"- Hi! Let me introduce myself…
- Good for you! Doesn't it hurt too much?
- Hinhinhin… My name is Higgins, Clark Higgins, and I have a Fucktheworld University degree. I
guess you're not very serious when you talk about the good Lord and kindly America. You seem
to be brave but you'll need strong friends, you know. Some people can kick
arrogant bastards' ass for that! You should think twice about it. Please ponder
over those famous words: To beep or not to beep, that's the caution. God bless America!"
L'imperturbable
chercheur ne se le fit pas dire deux fois par le traducteur, ni même une, son
maigre anglais était suffisant. L'étasunien également mais en plus gros. L'un
but, l'autre ravala sa fierté et se racla la gorge, se préparant à voler dans
les plumes du renard.
Il chuchota en apartheid : « L'amende est là, elle est honorable, de
lapin, et si j'inspire Shakespeare, j'ai la belle à faire… ». Puis
enchaîna d'un sourire goguenard :
"- Do you know holy Marie, Higgins Clark? She's just
an out-and-out fucking bitch, a goddamn slut sucking dicks in hell! Bloody
hell! Please think about that and kiss my bottom I'm famous: To beat or not to
beat, that's the coalition! You know I had a Dream; You Create The Reason of
our Planet Unknown. Quick go with that, and send me a postcard, jackass!
Thoughts In My Mind just sail away; the images of you just fade away…”
Il ne l'a pas envoyé
dire ses inepties ailleurs, enfin si.
L'assistance remarqua clairement le chamboulement provoqué chez le prédicateur
barthélémien ; chacun pouvait ressentir le bouillonnement intérieur et la
jubilation. Le corps un peu tremblant et la bouche asséchée, l'enthousiasmant querelleur
demanda poliment que l'on aille lui quérir un verre d’eau à la fontaine.
Aussitôt, une affable personne de l'assistance se dévoua, lui chuchotant au
passage d'un ton gêné qu'il ne fallait jamais dire fontaine.
Le proctologue xylophage poursuivit sans épiloguer.
Après qu'il eut rappelé le postulat énoncé par le collectif BlogProject selon
lequel, je vous le rappelle, le seul point commun tangible existant entre USA
et USB est que l'un comme l'autre possède la caractéristique de s'installer n'importe
où sans se soucier de l'environnement, il cita les principales différences
découlant de cette même étude. A savoir, primo, que l'USB est susceptible de
pouvoir se retirer facilement et sans dommage, contrairement à l'USA,
simplement susceptible et au pouvoir dommageable. Et secundo, leurs altérités
en matière de puissance et de capacité.
L'éminent et grisâtre chercheur s'est d'abord proposé de renommer les deux
entités. Il explique que c'est dans un souci de rupture dogmatique qu'il
appellera désormais la première USS Off. - pour mettre en valeur son aspect offensif
et rappeler ironiquement qu'elle ne possède pas de position off -, et le second
USS 117. C'est juste pour déconner, explique-t-il.
Il exposa ensuite les découvertes issues de ses propres recherches.
L'USS 117
a ceci comme avantage de pouvoir être utilisé aussi bien pour le download que
pour le upload, en général avec une préoccupation de partage distractif, et est
absolument inoffensif en matière de renseignements impérieux. Otan, l'USS Off
ne s'impose lui qu'en matière de download, principalement pour l'installation
d'applications environnementales fortes (système d'exploitation, navigateur,
intégrateur, etc.), ainsi que pour l'implantation de logiciels espions et de nuisibles
(spyware, virus, cookie confidentiel, mouchard, keylogger, track-bug, social
engineering, trojan, zombi, bombe logique, etc.).
L'USS 117 se repère de loin et dispose d'une exceptionnelle facilité de
navigation, alors que l'USS Off possède de nombreuses sous applications navigables
(USS Intrepid, USS Alabama, etc.). Leur navigation est quant à elle fortement problématique,
puisque sans contrôle possible dans les flux internationaux et d'une portée suffisante
pour provoquer de nombreuses incompatibilités comportementales. Certaines
d'entre elles agissant qui plus est en parfaits sous-marins totalement
indétectables par la plupart des organismes de sécurité, sont capables
d'inscrire à notre insu des modifications de processus au cœur même de notre
carte mère.
Il est à
noter également que l'USS Off provoque souvent quelques discordances
inconciliables avec de nombreuses applications. Notamment une incompatibilité
globale avec l'ensemble des fonctions et des dérivés USSR. Le seul moyen pour
éviter les bugs étant d'effectuer un back up in the USSR.
Voilà
donc résumées les principaux aboutissants de l'étude menée par ce Christophe
Colomb triphasé de l'analyse info-géopolitique. Le farfelu procrastinateur monolithique
a conclu son monologue en mettant en garde l'assistance. Selon lui en effet, il
existe un réel danger pour nos propres USC. Oui le danger est imminent, le
risque couve, le péril en la demeure, la menace menace les US & Coutumes de
l'homo sapiens sapiens.
Pour conclure, je reprendrai sa propre conclusion, par laquelle il a engagé la
nouvelle génération de parents à éduquer leur progéniture en toute connaissance
de cause. Et ce dès leur plus jeune âge. Pour cela, il a cité le grand
humaniste Christophe Alévêque qui résume les choses en ces
termes : « Le Coca c'est caca et Mickey pue du cul ».
Il fut acclamé à tout rompre, surtout des chaises. Sous les sifflets d'admiration des femmes montraient leur poitrine. La salle était baignée d'une douce folie, mais nous avons tout de même réussi à lui parler quelques instants malgré la foule en cohue. L'homme, affublé d'une extraordinaire simplicité mégalomaniaque, nous a avoué avoir ressenti un début d'érection lors des ovations, à l'apothéose de son triomphe consécratoire. Il nous a révélé avoir certainement trouvé une piste pour de prochaines recherches, je le cite : « Pourquoi une american pie ? Pourquoi pas un camembert ? Ou un coulommiers ? »
04 mars 2006
Glabre
L’alliance est rompue. Les anneaux entrechoqués ne s’ornent plus qu’à l’orée d’une vasque.
Les
bibelots de faïences se sont fait exposés à terre, sans trop de bruit, sans
bris, en attente de cartons de faillites à jeter. Les objets de valeur sont
déjà remballés pour ne pas être oubliés.
Les verroteries miroitent vainement, répendues éparses au beau milieu de casseroles disparates. Les bijoux n’attendent plus que d’être
cambriolés. Les meubles
frémissent encore dans l’expectative de montrer ce qu'ils sont, des meubles à sauver. Les musiques et les images se partagent à l’émotion.
Sa peur à lui a disparu, du moins est-il trop occupé à rassurer sa clique pour s’en soucier.
Non, sa peur a bien disparu. Pour un temps. Il a fini
son deuil ou presque. Elle non, ou à peine. Ses peurs à elle ont cru entendre
qu’il s’en bat l’œil. Archi faux. Tout ça n’était pas rien.
Il ne veut pas gommer
comme elle le pense, juste ranger le dessin avant qu’il ne soit surchargé et
prendre une nouvelle feuille. Elle aurait voulu rajouter des fleurs, il n’avait
pas la place de mettre un soleil, et des nuages, encore, pas question. Il doit assurer
qu’il sera toujours là pour veiller, elle ne veut que le croire, les peurs pour
un temps matées. Il humilie ses angoisses comme il peut, avilit la crainte
qu’elle a de perdre le père aussi. Elle va mieux. Pour un temps. Il murmure les
détails qui feront que… susurre les distractions de ses doutes et jure qu’il n’en
a aucun.
Il parvient assez bien à la délivrer, ça le soulage aussi.
Il s’en étonne, ne se croyait pas si capable. Finalement il est fort, ça le
réconforte.
Question de perspective. Un sommet quand on est fourmi, un petit monticule, un
petit amas de terre dans un jardin d’humain. Une taupière inconsciente pour capturer
l’effrayante, un tas de choses à chasser du pied. Il ne veut pourtant pas la
piéger, juste l’apprivoiser, la savoir là c’est important. Continuer à s’examiner,
à s’amadouer. Ne pas s’estimer sauvé, encore moins délaissé. Ne pas se
mésestimer, ne pas trop l’estimer. Ne pas laisser tomber.
La douleur sur sa peau, une pulsion. La douceur de sa peau, une virginité.
27 février 2006
Rester en vie
"Prenez le temps de rester en vie"
Profondeur philosophique des indicateurs autoroutiers, lumineux.
Et c'est ce que j'ai fait, littéralement. Brillamment éclairé même.
Il existe tant de choix oubliés des possibles. Tu préfères ton père ou ta mère ?
De décisions exclues des bonnes. J'te coupe les couilles ou j'te crève
les yeux ?
Il faut malgré tout les faire ou les prendre. Même si ça fait pas plaisir, hein ?
En revanche, quand on choisit l'initié délit, que l'on décide l'aval de la
vie, et que l'on choisit aussi l'âmour, on trouve que deux bras ce n'est plus
assez et que le temps, on ne le prendra jamais trop vite. Mais on reste en
vie et ça nous fait rire, forcément, ça nous fait bien plaisir.
Au retour les murs esseulés pèsent. Au moins, la solitude étaye le plafond
oppressant. Une solitude toute relative, aérienne, proche, séduisante.
Le jour, lui, tient son poing effrayant levé, et je crois que j'ai eu peur. L'espace
d'un instant, juste. L'espèce de conasse de peur, cette fois-ci c'est moi qui lui ai foutu la trouille.
Mais je savais qu'elle aurait ma peau. Je veux dire la même que la mienne.
Tu parles, Charles...
22 février 2006
J'hallucine aux gènes 2.0 (version multipost)
Pour ton
premier anniversaire, on ne savait pas trop quel cadeau te faire. Tu as tout ce
dont tu as besoin, et de l’amour à revendre. Mais ce serait vraiment dommage de
le brader, on s’est dit, alors on va t’offrir une seconde maison pour que tu
ais la place d’en profiter.
Bien sûr on se verra un peu moins souvent, mais tu verras ce sera bien quand
même. Ce sera mieux de toute façon, on sera heureux. Tu m’en
voudras peut-être plus tard, mais sûrement moins que si l’on attend encore. Tu
en pâtirais d’avantage, c’est certain.
Tu sais le pire dans cette histoire, c’est bien la façon dont tu vas me
manquer.
Ou alors la manière dont tu t’accommoderas de mon absence, je ne sais
pas.
Lettre à ta mère
Je sais,
je suis le monstre qui brise ton rêve de petite fille. Je ne serai pas celui
qui vieillira avec toi. Je ne serai jamais le père d’un petit frère, en tout
cas pas celui que tu aurais voulu.
Celui que tu voulais parce que deux enfants c’est bien, parce que une fille et
un garçon ce serait encore mieux, parce que deux ans d’écart ce serait l’idéal,
parce que si on le faisait maintenant ton congé n’empiéterait pas sur tes
vacances estivales.
Un enfant, c’était peut-être déjà suffisamment égoïste.
Mais attention, ne va pas croire que je regrette, c’est loin d’être le cas.
Nos visions se sont trop éloignées pour pouvoir encore se croiser. On n’y peut
plus rien. Tu es celle qui amasse, qui prévoit, qui projette alors que je
ne suis qu’une cigale aux poches percées. On ne s’aimait plus que par habitude,
et c’est trop triste.
Tu n’imagines pas à quel point c’est difficile d’avouer ne plus aimer après
treize ans. Me l’avouer a pris du temps, te l’avouer n’était pas évident. Je
sais, c’est indécent de te dire ça alors que c’est toi qui l’as pris en pleine
gueule, mais pour être honnête, il faut bien que je commence par l’être avec
moi, et puis avec toi.
Tu pensais que l’on pouvait rattraper le coup, une fois de plus. Sûrement, oui,
on aurait pu, mais pour quoi ? Quelques semaines, quelques mois, un an
d’une pseudo félicité plus ou moins hypocrite ?
Le plus dur pour toi a sans doute été la remise en cause de ton bonheur planifié,
et tu as eu ce relent de passion qui t’a fait proférer ces menaces. Horribles,
à me donner des sueurs froides, mais ça ne pouvait rien changer tu sais. Indignes,
je ne les méritais pas, et surtout pas elle.
Tu as bien fini par l’admettre toi aussi, l'inéluctable.
Quand tu m'as rejoint au milieu de la nuit sur le canapé où
s’élisent mes nuits, que tu t’es blottie et que, la tête sur mon torse, tu m’as promis de faire les choses bien, de ne pas fuir, de ne pas me l'enlever, tu n'imagines pas ce que j'ai ressenti.
Tu m’as chatouillé prétextant que j’en avais besoin et on s’est glissé sur les
joues un baiser de bonne nuit. Ce moment tendre, je crois qu'on se le devait bien...
Je traînais avec des filles un peu plus jeunes, tu traînais avec des filles un peu plus vieilles. J’avais vingt-et-un ans et toi seize. Tu avais oublié volontairement ton portefeuille dans ma voiture mais comme tu avais oublié par inadvertance ton pull à la pizzeria tu l'as récupéré vu que le lendemain je pouvais te rapporter ton pull plutôt, en fait. Le lendemain, je t’ai dit que je mourrais d’envie de
t’embrasser sur le banc sous les marronniers.
Ni toi ni moi n’aurait imaginé que
ce premier baiser nous mènerait là. Mais à l’inverse de toi, j’accorde plus d’importance
au voyage qu’à la destination, et le nôtre était beau. Je n’irai pas jusqu’au
désastre avec toi. J’ai trop honte d’éprouver de plus en
plus souvent trop d’exaspération à certains de tes sanglots. Je ne le supporte plus.
Tu as certainement plus peur que moi, et c’est bien ce qui me fait le plus mal.
Je suis fait pour vivre seul et mon angoisse s’adoucit par l’envie. Mais j’ai
mal pour toi.
Tu sais le pire dans cette histoire, c’est que je crois bien que tu ne vas pas
me manquer.
Ou alors seulement pour de mauvaises raisons, j'en ai peur.
Etrange sensation, cet apaisement mêlé d’une farouche et effrayante attirance pour
l’inconnue…
P.a.m.
Jeune
homme, la petite trentaine, 1m75/65kg, brun grisonnant, yeux bleus, clou dans le cou
(sans p à cou et sans g à clou), fine bouche, oreilles délicates, joli cul,
amoureux fou de musique, aimant boire, manger et fumer, adorateur de Desproges,
ayant lu tout Benacquista et relu un Rostand, amateur de Burton, d’Audiard, de
Tarantino, d’Hitchcock, de Jeunet, de Caro, des Cohen, de Shyamalan, de Sautet, de
Chabrol, des Nuls, des Robins, de Jaoui, de Bacri, de Lino, de Poiret, de
Darmon, de Mondy et de Cordy… cherche jeune femme charmante, spirituelle, coquine
et bourrée (parfois) de tunes (négociable). Age indifférent.
Blonde à forte poitrine s’abstenir. Pareil si t’aimes pas la musique ici.
Quand ça capote, ça a quel parfum ?
Un truc auquel on n'a pas pensé dis donc, je vais devoir acheter des capotes.
Et les mettre aussi, putain... Alors là ça, moi tu vois, ça m’troue l'cul. Pas toi ?
M’ouais, m'ok, on en est pas encore là...
19 février 2006
Abîmé
Des rouages trop grippés. Des engrenages trop élimés. Tout grince, tout craque, tout rompt.
Ne pas se mettre arbre à cames... marelle... martel en tête.
Ranger ses états d'âmes au fond d'un carton.
Ce sera toujours ça de fait.
Mise en abîme.
15 février 2006
Dessein d'enfant
Un crayon
mal affûté, la pointe rondement émoussée, c’est bien plus rigolo.
On
dessinerait en grand et ça colorierait largement. On dépasserait les lignes et
l’herbe y serait verte. Il y
aurait aussi un champignon, une fleur, un papillon à pois, des cailloux, un pommier,
une rivière, une forêt, une montagne, un chat tigré rose et bleu, des oiseaux
dans le ciel, un deux trois soleils et des nuages barbe à papa.
Tu aurais
des couettes myosotis et moi un canif avec une loupe.
On dirait
que tu serais la mangouste brune de la lune, et moi le renard blanc charmant.
Sur une
souche, pour t’épater, je ferais danser la pointe de mon canif entre mes
doigts. Toi, tu me dirais d’arrêter, les yeux à peine planqués derrière tes
doigts. Une valse à deux temps, une valse à mille temps jusqu’au sang. Tu
pousserais un petit cri avant de rire, tu goûterais mon entaille. Seuls nos yeux sauraient
la larme retenue. De ma bouche, pour te plaire, j’avalerais séchement. Tu
décèlerais. Tu saisirais le canif et moi ton poignet,
mais bien sûr je te laisserais. Tu aurais l’assurance de me la faire croire. Sur
le fil, la lame prendrait son temps jusqu’au sang. Tu pousserais un petit cri
avant de rire, j’attraperais ton doigt avant tes lèvres. Seuls nos yeux
ne garderaient pas leur retenue. Je mêlerais nos doigts et nos sangs, tu
m’entraînerais traverser la rivière par le tronc. On lui taillerait l’écorce de
nos serments, la tranche de nos promesses.
On graverait nos mémoires d’un juré
craché.
Après je
t’emmènerais à la chocolaterie voir Willy Wonka, et puis on irait manger des
pommes si tu veux. Tu me donnerais des gages pour des enjeux d’enfants. Des
pierres particulières, Jacques a dit rien d’innocent. Entre chien et loup il faudrait
regagner notre cabanon blanc chat perché dans un arbre. Du chocolat al coda et
des bonbecs à tire-laribot. Un canif pour tout partager et des couettes pour
faire rêver. Un saphir, ou même un diamant pour craquer nos microsillons. La
voix acidulée de la femme chocolat. Ta voix chocolat de fille acidulée à croquer.
Une mine
émoussée, ça ne peut pas être méchant et c’est bien plus marrant. C’est doux
sur le papier comme un baiser sur une paupière. Un baiser sur le front, sur le
nez, sur la joue… Manquée.
03 février 2006
My Last Bliss - My Lost Romance
Je n'ai rien d'écrit à vous servir là, juste à vous parler
un peu.
Mais j'ai un truc, bien rangé derrière les fardeaux, à
sortir bientôt. J'avais très envie d’en terminer les arrangements aujourd’hui,
et puis j'ai plutôt réussi à me sortir les doigts du cul.
L'expression n'étant
pas galvaudée, c'était pas désagréable.
Demain.
Journée tendue comme un slip.
Journée de merde. Sauf…
Sauf que je vais essayer de mettre le point final à cette
envie.
Cette idée, qui après m'avoir caressé la nuque, a chenillé
de mon occiput au bout de mon nez.
Toute une semaine.
Pour se cocooner toute une journée, comme au paradis, comme la
dernière romance. (*)
Mais je ne sais pas si elle pourra papillonner demain.
Eclore sous mes yeux.
Je sais que je suis dingue, parce que j'y attache une
importance particulière, parce que je n'en ai pas l'habitude, parce que cela
paraîtra forcément trouble, parce que je m'aperçois que ça l'est et que je ne devrais pas le
montrer, parce qu'il faut juste le sentir et ne pas le dire, mais je n'ai que
ça à offrir, et cette envie c'est ça, offrir. Pourquoi ce trouble d'ailleurs, il
n'a pas vraiment sa raison d'être ici mis à part peut-être le doute, mis à part sûrement
le manque, mise à part la crainte, mise à part l'impossibilité d'évaluer. Mais il
est trop net, ce trouble, sinon pourquoi cette importance accordée, sinon
comment l'effacer d'un clic ? Connaître si peu sans faits, et pourtant aimer
pour tant savoir, connaître tellement en fait, effets d'émotions, effet des
motions.
Il y a de quoi s'en remordre les doigts, s'en regretter une main.
Une main.
Une
main tendue comme un flip.
Angoisse de merde. Bof…
Concernant le truc, j'ai bien peur de devoir attendre lundi ou mardi, voire mercredi (**), pour vous le sortir de derrière mes fardeaux. Il s'agit d'une sorte de désapoilisation désopilante, d’une espèce de blaguenbarre à l'américaine. Le tout en phrases longues pleines de virgules remplies de mots dont je ne maîtrise aucunement les sens. Et en musique.
(***)
____________________________
* J'ai écouté en boucle, cette après-midi Vanessa Paradis, Bliss (un extrait joliment choisi là) ; et ce soir Arab Strap, The Last Romance (cf. radio). Et j'ai fait une pause d'une heure pour suivre Diego (cf. radio) dans Sous les étoiles exactement.
** C'week-end j'peux pas, j’ai compet' de luge et "dégustation" de la bière à l'ancienne de mon toupain brasseur.
*** J'ai fait des pancakes à la Kriek accompagnés de gelée de groseille. Mortel. Mais j'ai même pas fini le pack.
28 janvier 2006
Période défaite
Si vous étiez un tant soit peu tangibles, j’aurais accueilli votre main, j’aurais cueilli votre joue, je vous aurais présenté des vœux comme on respire un bon jour, comme on soupire une bonne nuit.
Mais vous n’êtes qu’affabulation électronique, qu’enchantement cybernétique, que mon fantasme égocentrique et surtout, surtout, mes vœux ne sont pas très présentables.
Décence.
Notre mère s’échauffe et fomente alors que nos pairs en gèlent. Des murs de carton s’embuent pendant que les cloisons armées s’emplâtrent et bétonnent. D’immondes porcs discriminent jusque dans leur soupe populiste, d’autres incriminables font la pluie, le beau temps et leur beurre dans nos casseroles climatiques.
Démences, outrances, violences et pogromes multiformes, on essaie malgré tout d’édulcorer nos âpretés. Un cri minable aussi, qu’en faire ?
Et indifférence, et devenir, et trois fois rien pour ces Messieurs Trois-étoiles, champions du monde, c’est zéro. Aux chiottes l’arbitre et ses assesseurs ! Prient nos frères. Le carton rouge est démesuré, à mort l’arbitre et ses apôtres ! Pour le deus ex machina qui y mettra le holà, je veux bien en entamer une.
Expectance.
Le point de rupture oscille.
J’ai le marasme émotionnel vénéneux, et j’en bouffe l’omelette. Notre trio a des relents de bonheur quand nos étreintes s’égrènent comme ça au rythme des jours. Nos regards ne s’échangent plus seulement au-dessus de notre fille, elle n’est plus la seule raison à nos sourires. Nos mots sont revenus alors que je pensais avoir prononcé le dernier affublé de ma panoplie de salaud. Mais elle m’en a dit que je ne lui connaissais plus, m’en a écrit que je ne lui savais pas. Noël a failli être le pire, il a finalement été le plus doux, mais les soudures n’ont jamais vacillé à ce point.
Latence.
Devant l’injonction j’ai pâli de justesse.
Un pigeon face à un oiseau de mauvais augure, robe noire et rabat blanc. Le petit juge, un humain, a pris ma bonne foi en gage et le corbeau n’a que tenté de me déstabiliser, a juste feint d’une manche. Je réglerai ce que je dois, mais je ne subirai pas leur collusion. Ils n’auront ni le plaisir de se farcir le dindon ni le loisir de chier leurs scrupules.
Instance.
J’avais rencard pour du taf.
Semelles claquantes contre gomme air cushion sole. Plis marqués, poches droites et plaquées contre denim usé. Col italien boutonné contre banana bell d’acier. Nœud simple contre chèche à double tour. Veste cinq boutons lainée contre cuir froissé. Du gris, du noir, un uniforme en somme.
Bonjour Madame. Gnagnagna. Votre profil nous intéresse vraiment, mais le poste n’est pas à pourvoir immédiatement. Et gnagnagna. Au revoir Madame.
Espérance.
Je viens d’aller regarder ma fille dans son sommeil, j’entends ses rires.
Il y a toutes ces choses à voir, à lire, à dire. A écouter, sentir et goûter.
Ce nectar à aimer, et cette idée derrière ma tête.
Stand-by.