J'étais sur la route...
Non non non, et non...
Je vous vois venir mais non.
Le premier d'entre vous qui me demande si je n'ai pas vu le doute en elle s'immiscer, je lui claque ma paire de palmes au travers de sa tronche.
Me suis-je bien fait comprendre ?!
Cette question n'appelle pas de réponse, car j'étais sur la route toute la sainte journée et si seulement j'avais pu lire dans ses pensées... Humpf!!!
Je m'auto-claque-palme et je reviens.
...
Bon, je reprends.
Je suis donc parti ce dimanche, vers 17h, après avoir consciencieusement rempli le changeur cd de quelques galettes indispensables à la bonne conduite de l'opération (Si vous vous souvenez d'une note dans laquelle je m'apitoie plus ou moins sur la vieillesse de mon auto-radio incapable - puisque non prévu pour - de lire des cd, sachez que nous possédons également cet autre véhicule, celui-ci ultra moderne, dont je lui laisse habituellement l'usage.).
Carburant, c'est bon... Clopes, c'est bon... bonbecks, c'est bon... Mmm, oui, c'est bon.
C'est donc le coeur bigrement serré que je finis par laisser mes deux amours à leur triste sort (puisque sans moi, obligatoirement...), et m'en vais quérir, en cette fin de dimanche grisâtre, quelques jouissances sonores dans le sud de notre beau pays.
Et là, il est nécessaire de marquer un temps afin que vous puissiez vous esbaudir, ou mieux, vous ébaudir devant la bôôôté ridicule de la phrase précédente. Et soyez assurés que je n'ai même pas honte d'écrire qu'est-ce que j'écris.
Soit.
Je crois n'avoir rien de très intéressant à vous raconter, alors je le fais n'importe comment, tant pis pour vous, personne ne vous oblige à lire, non plus.
Donc, reprenons.
Près de trois heures de route pour aller voir Ghinzu à Montpellier (si vous cherchez, il y en a dans ma radio).
Fait marquant du voyage, mon premier passage sur le tout nouveau tout beau viaduc de Millau...
Quelle aventure ! Vous entends-je déjà vous exclamer, ou vous esclaffer, c'est selon... Oui, ma vie est réellement trépidante, je l'avoue.
Mais tout de même, ce truc est impressionnant, vous en conviendrez :
La webcam
Des photos ici ou là
Et si vraiment ça vous intéresse énormément...
Du bien bel ouvrage, à n'en pas douter.
Et puisque l'on parle, enfin que JE parle de viaduc et que l'on voit la hauteur de celui-ci comparée à la Tour Eiffel, il est à noter que l'on peut également admirer de l'autoroute le Viaduc de Garabit, qui est un peu notre Tour Eiffel à nous (je vous rappelle, bande d'incultes, que le Viaduc de Garabit (ce site est une pure merveille) a été construit par Gustave Eiffel, si si, lui tout seul avec ses petites mimines.).
Enfin bref... 4,90€ pour franchir le viaduc de Millau... Mais je ne vais pas me plaindre, à part ça l'A75 est entièrement gratuite... Et puis que de temps gagné... D'accord, certains vont me dire que oui, mais le paysage tout ça... Là n'est pas le sujet, si tant est qu'il y ait un sujet, et puis je n'ai pas d'avis... Et puis j'aime bien dire "et puis" en fait... En fait j'aime beaucoup dire "en fait" aussi... Même que.
(Tu t'es reconnu(e) dans ces mots et tu cris déjà au plagiat... "AU PLAGIAT !"... Que nenni, parce qu'en fait bon, moi aussi, c'est comme ça et puis c'est tout.)
La trajet s'est déroulé sans encombre.
L'aire du Larzac est ouverte mais à moitié en construction, c'est assez sordide, mais la machine à café est en état de donner du café.
Il est près de 20h00 lorsque je place ma voiture automobile au beau milieu d'une belle case peinte en blanc sur le sol et réservée à cet effet dans les soubassements de la place de la Comédie, en plein centre de Montpellier, m'étant informé par avance de la proximité de la salle de concert.
Je gagne jovialement la surface, emplis mes poumons de cet air méditerranéen quoique citadin, et m'enorgueillis de vouloir évoquer cette arrivée triomphale bien que totalement anonyme dans une future brillante note avec plein de phrases à rallonge dedans.
Vous pouvez respirer.
L'heure mentionnée sur le billet pour le début des hostilités est justement 20h00, mais je ne me fais pas de souci, il s'agit d'un concert de rock.
Vraiment, je suis en veine. Sans le vouloir, je me suis garé face à la sortie qui accède directement à la rue de Verdun, rue dans laquelle se trouve la salle, à quelques 100 ou 200 mètres. Je suis totalement nul pour évaluer les distances, mais je suis réellement à deux pas.
J'arrive donc devant le Rockstore. Comme vous pouvez le voir, la façade du lieu est ornée d'un arrière de Cadillac rouge, planté comme ça dans le mur au-dessus de l'entrée. Marrant. (Si vous ne l'avez pas vu, je vous renvoie sur le site pour le constater (à la lecture de cette dernière phrase, n'allez pas imaginer Mesdames qu'il s'agit d'un site présentant des hommes nus (vous avez compris ou j'ouvre une autre parenthèse ?))).
L'heure prévue est déjà bien dépassée mais les portes de la salle sont encore fermées et la file d'attente s'étale jusqu'à l'angle de la rue. Je me glisse donc dans cette file dans l'unique but d'attendre, et choisis très civiquement d'y prendre la dernière place.
L'attente ne sera pas trop longue, mais je vous avoue que je suis assez doué pour prendre mon mal en patience, en général.
La salle a quelque chose d'étrange, on dirait un vieux théâtre. Une ambiance particulière se dégage de ces vieux murs. Peut-être est-ce parce que la vieille bâtisse a été successivement une église, un couvent, un garage, un cinéma, une discothèque, avant de devenir une salle de concert, et que sous la scène se cache une crypte... Allez savoir.
Lunatic Age en première partie est déjà en train de terroriser nos tympans, moi j'ai besoin d'une bière.
Euh... Mad'moiselle s'il vous plaît, vous ne vous êtes pas trompée sur la monnaie ?... Ah non, pardon, j'avais pas vu le tarif.
3,70€ la mousse, ça va être difficile de s'alcooliser convenablement, quand je pense que je bois la même chose pour 2€ dans mon troquet favori voire 2,50€ dans ma salle de concert bien aimée... Oui, je sais, je sors pas beaucoup... Mais 100 boules le litre de binouse, ça me les fout un peu, quand même.
Si je n'étais pas en plein désert canabique...
Passons.
Ces métaleux ne sont pas mal du tout, mais c'est quand même un style que je ne peux apprécier que comme ça, en live... Manque de mélodies, de nuances, d'émotion... J'ai l'impression qu'ils ne s'arrêteront jamais...
Enfin Ghinzu débarque, sans perruque cette fois, mais cela ne les empêchera pas de me faire vibrer comme la première fois. Grandiose, c'est tout. J'ai juste eu l'impression que ça n'avait duré que cinq minutes tellement... tellement.
C'est dingue le manque que peut provoquer après coup quelque chose comme ça qui vous transporte autant. Une sorte de dépression post-coïtum...
Je me suis donc mis à errer, comme une âme en peine dans les petites rues glauques de cette ville encore un peu animée, à la recherche d'une proie facile pour assouvir ma terrible faim sexuelle.
Non, j'déconne, j'avais la dalle, juste.
Ah, c'est pas Juste ton prénom ?!
Alors oui, j'ai succombé aux avances insoutenables de cette enseigne faite d'une double arche dorée, et je suis allé m'installer au pied de la fontaine, place de la Comédie, pour dévorer mon Chicken Première sous les yeux outrés ou envieux, je ne sais pas, de Florence Aubenas et de Hussein Hanoun al-Saadi, dont les portraits barrent la façade de l'Opéra.
J'ai eu honte, un peu.
J'avais prévu au départ de chercher un petit hôtel, mais je n'en avais plus envie. Je n'avais pas du tout sommeil et surtout j'avais encore très envie de musique forte. Quoi de mieux que trois heures de route seul la nuit pour ça, je vous le demande.
Et c'est là que vous pouvez vous rendre compte à quel point je suis un jeune père responsable, puisque je n'ai pas un seul instant pensé que les quelques bières bues en début de soirée pouvaient avoir laissé encore quelques traces susceptibles de me faire dépasser le taux d'alcoolémie autorisé.
Jeune con, vieux con, vous choisissez, c'est selon. Mais con, ça c'est sûr. Mais enfin, qu'est-ce que c'est que cette façon d'agir ? Hein ? Il y a dix ou quinze ans on pouvait le comprendre, pas l'excuser, mais au moins le comprendre, mais là, il y a des fois où... £%ù@¨¤§#&!
ouaih bon je sais...
Le fait est que voilà.
J'ai adoré ce retour au milieu de la nuit, vraiment, c'est con mais ces moments-là, moi je suis fan. Surtout quand la musique est bonne... Ah non hein, ça va pas recommencer ces conneries !
Et puis le petit café vanille de la machine de l'aire de l'Aveyron, j'ai bien aimé aussi.
Je suis arrivé vers 4h avec une envie de fromage qui me tenaillait l'estomac depuis près d'une centaine de kilogrammesmètres.
J'ai sorti le Beaufort, le cabécou Rocamadour, le Saint-Marcelin, et me suis servi un verre de Côtes du Jura blanc... Un délice. Je crois qu'il n'y a plus que le Saint-Nectaire ou le Salers pour me donner encore envie d'accompagner le fromage avec un vin rouge.
...
Vers 5h je l'effleurais sous la couette, et nous avons retrouvé un plaisir resté en suspens depuis quatre semaines.
...
Je finis là cette note sans queue ni tête parce que j'ai besoin de mes doigts pour décoller ces putains de Dragibus de mes dents.
J'ai honte. Infiniment.
Je reviens dès que j'ai terminé ma reproduction du Viaduc de Millau en allumettes, c'est à dire quand j'aurai vidé 37 tubes de colle sur 346422 allumettes...
Après avoir bien étudié les problèmes de portance, il va sans dire.
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