3 mars 2005
Pique et coeur et colère gagne
La nappe a été mise. Un tapis vert par-dessus.
Elle recouvre à peine le bois brut de leur orgueils. Tous les quatre se sont attablés avec de bonnes intentions. Ils ont dressé le couvert sur leurs douleurs passées et ont allumé les chandelles de leurs espoirs déçus.
Les plats se succèdent sur leurs inconstances. D'abord ils ont mis de l'eau dans leurs vains mots, mais les verres finissent par se remplir de convictions acides.
On sent la tension et le bluff d'une partie de poker. L'enjeu s'est pimenté avec le temps.
Les deux paires à nouveau réunies en un carré perdant.
L'une est acerbe et retient de plus en plus mal ses piques. Le trèfle s'est flétri et pleure sa chance perdue.
L'autre est désemparée, elle les aime encore de tout son coeur. Le carreau, lui, s'y tient comme à son habitude.
Ils étaient des as de la vie mais elle les a asservis et contraints à masquer leur jeux. Elle en a fait des valets morts de faim, morts de n'être pas arrivés à leurs fins.
Mais ce soir ils jouent carte sur table, ils jouent leur va-tout. Ils font le pari de souvenirs, misant sur l'oubli des rancoeurs.
Tout mettre sur le tapis, tout remettre à plat.
Mais ils ont trop laissé s'échauffer leurs esprits.
La sauce tourne vite et remontent à la surface des monceaux de rancunes.
Tout le monde boue. La pression monte.
Et puis une pique plus mordante que les autres.
Le carreau jusque là translucide s'embue et n'y tient plus. Il explose : "Minute cocotte !"
Le trèfle tente sa dernière chance pour calmer le jeu mais elle s'effondre, le coeur fendu de quelques larmes.
D'un coup sec, la nappe est tirée dévoilant les orgueils. Les bonnes intentions disparues. Les chandelles sont soufflées comme leurs espoirs. Les verres se brisent de leurs convictions aigres. Les plats tout juste entamés volent comme les couverts sur la douleur à venir. Les quatre couteaux comme des piques en plein coeur.
Ils abattent leurs dernières cartes mais le jeu était truqué, perdu d'avance.
Pourtant ils n'ont pas triché.
La suite ne sera pas royale, les couleurs dissociées laisseront un goût amer.
Elle recouvre à peine le bois brut de leur orgueils. Tous les quatre se sont attablés avec de bonnes intentions. Ils ont dressé le couvert sur leurs douleurs passées et ont allumé les chandelles de leurs espoirs déçus.
Les plats se succèdent sur leurs inconstances. D'abord ils ont mis de l'eau dans leurs vains mots, mais les verres finissent par se remplir de convictions acides.
On sent la tension et le bluff d'une partie de poker. L'enjeu s'est pimenté avec le temps.
Les deux paires à nouveau réunies en un carré perdant.
L'une est acerbe et retient de plus en plus mal ses piques. Le trèfle s'est flétri et pleure sa chance perdue.
L'autre est désemparée, elle les aime encore de tout son coeur. Le carreau, lui, s'y tient comme à son habitude.
Ils étaient des as de la vie mais elle les a asservis et contraints à masquer leur jeux. Elle en a fait des valets morts de faim, morts de n'être pas arrivés à leurs fins.
Mais ce soir ils jouent carte sur table, ils jouent leur va-tout. Ils font le pari de souvenirs, misant sur l'oubli des rancoeurs.
Tout mettre sur le tapis, tout remettre à plat.
Mais ils ont trop laissé s'échauffer leurs esprits.
La sauce tourne vite et remontent à la surface des monceaux de rancunes.
Tout le monde boue. La pression monte.
Et puis une pique plus mordante que les autres.
Le carreau jusque là translucide s'embue et n'y tient plus. Il explose : "Minute cocotte !"
Le trèfle tente sa dernière chance pour calmer le jeu mais elle s'effondre, le coeur fendu de quelques larmes.
D'un coup sec, la nappe est tirée dévoilant les orgueils. Les bonnes intentions disparues. Les chandelles sont soufflées comme leurs espoirs. Les verres se brisent de leurs convictions aigres. Les plats tout juste entamés volent comme les couverts sur la douleur à venir. Les quatre couteaux comme des piques en plein coeur.
Ils abattent leurs dernières cartes mais le jeu était truqué, perdu d'avance.
Pourtant ils n'ont pas triché.
La suite ne sera pas royale, les couleurs dissociées laisseront un goût amer.
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