12 janvier 2005
Rouge
Je stoppe mon bolide à la hauteur du feu.
Machinalement, je jette un coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur et je vois s'arrêter derrière moi une petite citadine rouge vif de marque nippone.
J'observe.
Une fille aux yeux sombres. De longs cheveux auburns lui caressent le visage, chatouillant son front au passage.
J'épie ses gestes.
Elle a l'air d'être nerveuse, pressée peut-être. Elle s'anime comme une furie dans son écrin de tôle carmin. Manifestement elle cherche quelque chose.
J'espionne.
Elle allume une cigarette d'un mouvement gracieux, devenue plus calme.
Je voyeurise.
Elle se rapproche de son rétroviseur pour s'observer. Je vois bien son visage à présent.
Elle souffle sa fumée avec une jolie moue, elle est belle.
Et puis elle se recule vivement, détourne son regard de sa propre image pour le poser directement dans le mien par le jeu du miroir.
Instinctivement je détourne les yeux et vérifie le cramoisi du feu. Elle m'a senti. Elle a compris.
Après une seconde, je retrouve ses yeux. Elle esquisse un sourire dont je ne saurais dire s'il est géné ou espiègle et un klaxon se fait entendre à l'arrière.
Le feu a viré au vert, j'enclenche la première. Du coin de l'oeil, je la vois amusée.
Elle s'enfile ensuite sur la droite et remonte à mon niveau sans me dépasser.
Ralentir et laisser le prochain feu passer au rouge... La pensée me traverse l'esprit.
Mais la circulation ralentit d'elle-même à l'approche de l'intersection et le feu reste vert.
Nous nous tournons l'un vers l'autre au même moment, et échangeons un sourire stupide avec un regard malicieux.
Je sens le pourpre sur mes joues.
Je prends son petit mouvement de tête comme un "dommage".
Son carrosse teinté de garance disparaît dans une autre rue.
Mais son clin d'oeil, je crois que je l'ai rêvé.
Je ne la reverrai sans doute jamais.
La plaque était étrangère.
Machinalement, je jette un coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur et je vois s'arrêter derrière moi une petite citadine rouge vif de marque nippone.
J'observe.
Une fille aux yeux sombres. De longs cheveux auburns lui caressent le visage, chatouillant son front au passage.
J'épie ses gestes.
Elle a l'air d'être nerveuse, pressée peut-être. Elle s'anime comme une furie dans son écrin de tôle carmin. Manifestement elle cherche quelque chose.
J'espionne.
Elle allume une cigarette d'un mouvement gracieux, devenue plus calme.
Je voyeurise.
Elle se rapproche de son rétroviseur pour s'observer. Je vois bien son visage à présent.
Elle souffle sa fumée avec une jolie moue, elle est belle.
Et puis elle se recule vivement, détourne son regard de sa propre image pour le poser directement dans le mien par le jeu du miroir.
Instinctivement je détourne les yeux et vérifie le cramoisi du feu. Elle m'a senti. Elle a compris.
Après une seconde, je retrouve ses yeux. Elle esquisse un sourire dont je ne saurais dire s'il est géné ou espiègle et un klaxon se fait entendre à l'arrière.
Le feu a viré au vert, j'enclenche la première. Du coin de l'oeil, je la vois amusée.
Elle s'enfile ensuite sur la droite et remonte à mon niveau sans me dépasser.
Ralentir et laisser le prochain feu passer au rouge... La pensée me traverse l'esprit.
Mais la circulation ralentit d'elle-même à l'approche de l'intersection et le feu reste vert.
Nous nous tournons l'un vers l'autre au même moment, et échangeons un sourire stupide avec un regard malicieux.
Je sens le pourpre sur mes joues.
Je prends son petit mouvement de tête comme un "dommage".
Son carrosse teinté de garance disparaît dans une autre rue.
Mais son clin d'oeil, je crois que je l'ai rêvé.
Je ne la reverrai sans doute jamais.
La plaque était étrangère.
Publicité
Publicité
Commentaires
L
M
N
L
B